Ouf! Ça fait plus d’un mois que je suis passée ici. Toutes mes excuses, chers lecteurs, chères lectrices. Il s’en est passé des choses en un mois: je n’allaite plus du tout, Bernard boit au biberon comme un champion, il mange avec appétit et énergie, on commence la viande aujourd’hui même (!); toute la famille, nous revenons d’un voyage de deux semaines à Londres où nous avons visité des amis; Bernard a deux petites dents; il rampe vigoureusement; il pointe et dit da-da pour les chats, ba-ba pour maman ou papa; il est passé à deux siestes par jour et a recommencé à faire ses nuits après avoir percé ses premières dents; Pauline Marois a gagné une élection mais est toujours en élections, j’y étais d’ailleurs au Métropolis le 4 septembre dernier.
À part ça… la vie suit son cours. Nous n’avons toujours pas de place en garderie pour Bernard; je recommence à travailler en février. Ça sent la garderie en milieu familial ou la garderie privée. J’ai confiance que Pauline Marois va réparer le programme qu’elle a elle-même mis sur pied. Elle a promis des places pour tous ceux qui en feraient la demande d’ici 4 ans: dites, Mme Marois, ça se pourrait pas d’ici 6 mois? 😛 Évidemment que je sais que ce n’est pas possible. J’ai seulement très hâte que cette bonne-idée-qui-a-mal-tourné-sous-la-corruption-libérale-retrouve-le-lustre-de-son-ingéniosité-pragmatique. Voilà, c’est dit.
Retourner au travail. Ça m’angoisse tellement! Nonobstant le fait que le Parti Québécois, mon employeur, est politiquement encore en élections, le fait de penser à ne plus m’occuper de mon petit renard toute la journée me fait paniquer. Le Régime québécois d’assurance parentale: une autre idée brillante du Parti Québécois! 🙂 Sans blague, quand mon fils a eu 6 semaines, ma grand-mère m’a dit: « Dans mon temps, c’est maintenant qu’on retournait au travail, quand on était assez chanceuses pour que notre employeur ne nous congédie pas à mi-grossesse. » Quand il a eu 3 mois, ma mère m’a dit: « C’est quand tu as eu cet âge-là que j’ai décidé que je restais à la maison parce que ça me faisait trop mal au coeur de retourner au travail. Dans mon temps, c’était comme ça. »
Cela confirme ma vision du féminisme: nos grands-mères et nos mères se sont battues pour que nous ayons le choix de faire ce que bon nous semble. Par pour être les égales absolues des hommes, ce qui est à mon avis physiquement et socialement impossible, mais pour être traitées équitablement en fonction des choix que nous pouvons faire également aux hommes. Rester à la maison ou travailler; faire des études universitaires ou non; devenir première ministre et aspirer à faire du Québec un pays ou pratiquer un métier traditionnellement féminin. Quant à moi, j’ai fait des études universitaires, je travaille en communication politique, je profite d’un congé de maternité de 52 semaines, je dispose de modèles féminins solides et inspirants, j’ai 30 ans et la conviction profonde que je peux réaliser tout ce que je veux dans la vie, abstraction faite de mon sexe. Bref, tout ça pour dire que je remercie toutes les femmes qui se sont battues et qui se battent pour faire éclater les plafonds de verre, les préjugés et les idées reçues.
Ça tire dans toutes les directions, ce billet-là! Voyons voir… on y trouve les thèmes de tous les billets que je veux écrire dans les prochaines semaines.
Attachez votre tuque: I’m back! (Et l’hiver approche… héhé.)