Véronique m’a abordé il y a quelques semaines afin de discuter et d’échanger avec vous sur la politique! Voici donc mon premier billet. Je me présenterai dans un autre billet… [que voici!]
Au plaisir de lire vos commentaires.
La monarchie vs la République
Depuis le début de cette campagne électorale, les militants de Option nationale (ON) et de Québec solidaire (QS) ne cessent de nous parler du vote proportionnel comme si un tel système enlèverait la question du vote stratégique. Ils oublient que le vote stratégique existe aussi en France… on n’a qu’à penser au slogan du Front de gauche français (l’équivalent de QS) : « Vote utile, vote FDG ».
Je me permets cette réflexion pour aller au-delà des postulats simplistes qui défigurent la riche histoire de notre quête nationale à une vulgaire «alternance» qui n’en est pas une.
Lors du Conseil national du Parti Québécois de janvier 2012, nous n’avons pas eu de consensus autour de la proportionnelle mixte. Bien que j’en sois un fervent militant. Le résultat de notre échange avec plusieurs philosophes politiques, constitutionnalistes et militants fût de se dire bêtement : On ne peut pas avoir le meilleur de deux systèmes (république vs monarchie) sans évaluer les préjudices et les impacts négatifs propres à chaque régime politique. Ainsi, on ne peut pas mettre des principes républicains de gouvernance pour «patcher» les lacunes du système capitaliste britannique.
Pour aller plus loin : Différents modes de scrutin et leurs effets
La force de la République, c’est de pouvoir se réinventer par le progrès social de la coalition et de l’instabilité (rapport de forces des groupes sociaux comme les artistes, intellectuels, travailleurs, bureaucrates, entrepreneurs) propre aux nations libres.
À l’inverse, la force de la monarchie, c’est d’instaurer la stabilité par la domination économique à travers la main mise d’une certaine élite sur les deux principaux partis (le bipartisme fédéraliste de la CAQ et du PLQ) au détriment du peuple soumis dit sujets du Canada de l’Empire britannique qu’on regarde de haut comme trop ignorants pour gérer les questions géostratégiques nationales.
Voilà pourquoi nous n’avons pas la proportionnelle depuis 40 ans, car la seule voie de sortie de ce système pourri et corrompu est de canaliser l’expression populaire de manière consciente vers un levier d’émancipation pour qu’enfin ce soit «À nous de choisir.» Sinon, à quoi bon vouloir choisir un nouveau maître si nous aspirons à la liberté individuelle et collective. La République, c’est avant tout un état d’esprit des citoyens «libres et éduqués» au sens platonicien.