Histoire d’un AVAC réussi – première partie

Comme j’ai la chance d’avoir vécu un AVAC réussi et parce que j’en demeure un peu troublée, j’ai choisi de vous en parler. C’est en partageant et en communiquant ses émotions qu’on grandit, non? J’ai surtout très hâte de lire vos réactions et témoignages, tous sexes confondus, expérimentés, érudits ou simplement curieux que vous êtes en la matière.

Note importante : ce billet comporte des scènes d’intimité féminine et des détails sans équivoque sur la fin d’une grossesse et l’accouchement. Âmes sensibles s’abstenir, tous sexes confondus. J’insiste: ceci n’est qu’un témoignage, pas une prise de position, puisque l’important est d’avoir un bébé et une maman en santé, pas de savoir par quel orifice ou par quels moyens le petit est sorti…

Commençons par la question qui vous brûle les lèvres : un quoi?! Un AVAC : accouchement vaginal après césarienne. L’acronyme est presque poétique par opposition à la force de l’image mentale de la description, vous ne trouvez pas? La fierté de l’avoir réussi, par rapport à un accouchement vaginal «normal», relève de la pression du système exercé sur la mère et des risques naturels d’une telle procédure. En effet, d’un côté, l’accouchement naturel apparaît pour certaines comme un objectif en soi tandis que de l’autre, on sent une nette tendance à la césarienne planifiée pour les récidives en raison de la prévisibilité de l’accouchement et des risques de l’AVAC, dont la rupture utérine. J’y reviendrai.

Voici donc l’histoire d’un AVAC réussi par lequel BébéTigre est arrivé dans ce monde.

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Sa mère

Les moments où on réalise qu’on est comme sa mère. Il y a la génétique, comme la longueur des jambes ou la petitesse des mains (qui vient du côté paternel dans mon cas mais bon…), la physionomie générale. Mais ça va plus loin. La manière d’accoucher? Je n’ai fait aucune recherche et je ne prétends absolument pas à la généralisation de mon histoire (un autre billet que je n’ai pas encore écrit, où je raconterai qu’il m’est arrivé pratiquement la même chose que ma mère: la grossesse parfaite a fini en césarienne), mais c’est quand même marrant, non?!

Et puis il y a tout le reste. L’attitude, face à la vie et l’adversité, face à la maternité surtout. Les réflexes. Les perceptions. La réactivité. La sensibilité. Faut pas se le cacher, la mère est l’agent de socialisation numéro uno pour la plupart des gens dans la majorité des sociétés. Pourtant, dans la littérature et dans l’univers de la grossesse féerique destinée à la future maman qui flatte sa bedaine en buvant une tisane au pays des pouliches, on répète comme un mantra lobotomisant que « c’est normal de ne pas vouloir répéter les erreurs de sa mère et de vouloir faire mieux qu’elle ». Qu’on l’écrive dans des Larousse et qu’on le dise publiquement dans des cours prénataux m’horripile.

Minute, papillon! Avec tous les mauvais plis que nous avons pris et reproduits au fil de temps, nos petits défauts de fabrication et notre identité unique, si nous sommes les enfants de nos parents et voués à subir une socialisation fulgurante, nous sommes d’abord et avant tout dotés d’intelligence et capables de nuance.

Chaque rencontre avec de tels propos, j’ai la nausée. C’est physique. Je deviens presque mauvaise. De deux choses l’une.

J’imagine qu’il y a des situations, « des cas », où sa mère à fait des erreurs flagrantes. J’ose toutefois espérer qu’il s’agisse d’exceptions; les statistiques me donnent raison. Abus, abandon, violence, rock’n’roll et pauvreté et j’en passe : ces histoires ne sont pas « normales » en ce sens qu’elles ne sont ni la norme, ni souhaitables, ni n’est-il souhaitable qu’elles deviennent la norme. Dès l’or, comment peut-on dire qu’il est « normal » de vouloir faire mieux que sa mère?!

À l’autre bout du spectre, comment une femme élevée dans une situation familiale pas-parfaite-mais-pas-infernale peut-elle proférer de telles absurdités, aussi mesquines que rancunières, inévitablement blessantes, à l’égard de sa mère? Ça me dépasse. C’est admettre qu’on est un échec que de dire que ça de sa mère non?

Quant à moi, c’est tout l’inverse. If I can be half the mother my mom was (and is!) to me and my siblings, I’ll be the proudest. Je n’idéalise pas ma mère; elle n’est pas parfaite. Je relativise : elle a toujours fait de son mieux avec la main que la vie lui a donnée et en assumant ses choix. Être mère, c’est exercer le boulot le plus exigent du monde. Ma mère a fait des sacrifices. Elle a espéré qu’on réussisse là où elle estime avoir échoué, elle a rêvé que nous réalisions nos rêves et à porté nos rêves à bout de bras. Elle m’a enseigné une valeur fondamentale: me respecter et m’aimer moi-même, d’abord et avant tout, pour pouvoir prendre ma place de manière positive et contribuer au monde à la hauteur de mes capacités et de mes aspirations.

Je trouve qu’elle a réussi : je suis un assez bon produit. 😉 Ma mère est du même avis, puisque aujourd’hui, elle est fière de ses enfants. Je le sais parce qu’elle nous le dit.

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Et la semaine passée, toute ma petite famille est allée chez mon frère cadet, rencontrer le plus jeune membre de sa famille : Filleul, 1 semaine. Chéri et moi avons apporté le souper (notre fameuse sauce à spaghetti à la saucisse italienne et de tous aussi célèbres muffins aux bananes, canneberges et chocolat pour la famille (mais surtout pour ma belle-sœur, la nouvelle maman). Ma mère était passée la même journée voir son petit-fils tout neuf; elle a apporté des muffins aux dattes et bananes…

Je ne veux pas être meilleure que ma mère. Je ne veux pas non plus devenir ma mère. Je suis qui je suis, et je suis fière d’où je viens.

Je suis fière d’être la fille de ma mère. Elle le sait parce que je lui dis, mais on ne dit jamais assez ces choses, comme on ne dit jamais assez je t’aime.

Ce qui me rend le plus fière, et ce qui m’impressionne et m’inspire le plus, c’est que malgré toutes les chicanes, les portes claquées, les angoisses nocturnes pendant que sa fille est dans les bars ou Dieu-sait-où, malgré la distance pendant les études universitaires, les divergences idéologiques, ma mère est aujourd’hui une de mes plus grandes amies. Malgré toute cela, ou peut-être grâce à toutes ces épreuves que nous avons surmontées. Dans un cas ou dans l’autre, ma mère a toujours été là pour moi. Sa résilience, Sa patience et son amour ont contribué à faire de moi la femme que je suis.

Bonne fête des mères, Mom. Je t’aime. Et merci.

Une série de billets sur les joies de la maternité? Je me lance!

Ça fait quelques semaines que l’idée me trotte dans la tête: une série de billets sur les principaux aspects de la maternité et de la parentalité. Ça me tente! Évidemment, je ne prétends pas détenir la vérité, bien au contraire: le but de cette petite série sera de partager mon expérience, peut-être de vous offrir un point de vue unique, ainsi que de recueillir vos réactions, suggestions et commentaires. Une conversation, un échange, un apprentissage réciproque. C’est parti! Lire la suite

J’ai peur!

AAAAAAAAARRRRRGGGGG!

En fin de semaine est une grande première, et j’ai peur: chéri est parti jusqu’à dimanche, je suis seule avec Bernard pour trois jours. Ça coïncide avec ses trois mois. Que de jalons…

Oh. My. God.

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Mon conseil aux futurs parents: le nécessaire littéraire

Devenir parent, c’est tout un contrat. La prémisse est qu’on ne sait pas dans quelle folle aventure on s’embarque, seulement qu’elle ne finira jamais! Les conseils de nos propres parents et grands-parents peuvent paraître contradictoires, anachroniques ou redondants, ceux de nos amis peuvent générer de la dissonance cognitive, les lectures peuvent nous sembler inutiles en raison de leur contenu que l’on juge évident. Quelle erreur de débutant ignorant tout de sa condition à venir – et voilà bien le propre du futur parent…

Aux parents dispensateurs de conseils, souvenez-vous ce que c’était que de les recevoir, dans votre vie antérieure, à quel point ça pouvait être exaspérant. Fouillez votre mémoire et trouver LE conseil qui vous a aidé dans un moment pénible de doute parental, et partagez-le. Souvenez-vous que tout est relatif: chaque modèle est unique et le seul standard est physique.

Chacun vit singulièrement la grossesse et la naissance, la maternité et la paternité. Il est vrai que l’émotion est grandiose et qu’on ne peut réellement s’y préparer. Prétendre l’inverse serait prétentieux, fallacieux, mensonger. On peut toutefois s’informer afin de mieux comprendre ce qui se passe quand ça se passe, avec bébé dedans puis dehors du bedon, avec le corps de maman, avec nos émotions et celles de notre partenaire.

À moins que vous ne me le demandiez, je ne vous donnerai pas mon avis sur comment faire ceci ou cela, rien de normatif ici. Mon conseil est le suivant, et j’insiste: futurs parents, prenez tous les conseils qu’on vous offre et rangez-les soigneusement dans la boîte à suggestions. Le moment venu, au jour le jour, vous verrez bien ce qui vous convient, et à votre poupon. Vous serez heureux et reconnaissants d’avoir accumulé le plus de connaissances et de renseignements possibles pour vous aider à comprendre la signification des pleurs en fonction de leur intensité, volume et durée; à mieux apprécier chaque matin la prise de poids de bébé et la qualité de ses selles (sans blagues); à remarquer et graver dans votre mémoire sa petite face qui change chaque jour; à remarquer les traits de caractère et la personnalité qui se développent et qui façonneront l’identité du petit humain que vous avez fabriqué. C’est merveilleux, touchant, sublime mais ô combien exigeant, délicat et ardu. N’oubliez pas de prendre la vie un jour à la fois, un boire à la fois, une nuit à la fois.

Si j’ai quelque recommandation à formuler, c’est une liste de lectures à faire et à éviter. Lire la suite