Le soleil pointe ses rayons par la fenêtre. 8h, il fait déjà chaud. Bernard rit dans son lit, c’est ce qui me réveille. Il sourit à la vie. Il accueille la nouvelle journée avec la vigueur et l’insouciance que confèrent à l’enfance l’ignorance de la souffrance et de la peur du lendemain. C’est si beau, ce rire cristallin; j’en ai le sourire fendu jusqu’aux oreilles et le cœur en fête. Ça vient de mon ventre à moi, cette boule de bonheur. J’ai fabriqué ça, avec chéri. Je n’en reviens tout simplement pas encore, j’espère ne jamais cesser d’en être éblouie.
Bernard m’a gâtée d’une matinée tranquille et d’une sieste réussie pendant laquelle je me suis délectée d’une omelette asperges-pastrami-cheddar. Début d’après-midi, allaitement terminé, c’est l’heure de la promenade. Bernard est confortablement assis dans sa poussette et profite de la douce brise du vent estival, à l’abri de la chaleur excessive et des dangereux rayons du soleil sur sa peau sensible de nourrisson. Arrêt à la pharmacie et dépôt des habits de Chéri chez le nettoyeur. Un petit tour du quartier. En route, Bernard s’endort, non sans avoir lutté contre le sommeil pendant quatre coins de rues. Le balancement régulier de la poussette sur les jointures du trottoir l’apaise. Pour le narguer un peu, j’arrête de marcher à l’occasion; il écarquille tout grand des yeux à la fois suppliants et surpris, l’air de dire « C’est quoi l’affaire?! Pourquoi tu t’arrêtes, maman? Je ne dormais pas encore, continue, s’il te plaît… ». Et je repars…
De retour à notre point de départ, Bernard dort comme… un bébé. Les poings mi-fermés, les yeux mi-fermés, tournés vers l’arrière, un discret filet de bave dans le coin de sa bouche entre-ouverte qui tète par réflexe dans le vide. Trop mignon. Je stationne la poussette à l’ombre et je profite de l’occasion pour arroser les fleurs vivaces achetées à l’occasion de son baptême et plantées le lendemain de cette grande journée. Tiens, je vais prendre quelques photos. Du coup, mon gros matou Ninja se pavane devant l’objectif après avoir finalement décidé de ne pas bondir sur les moineaux qui picorent sur le terrain. Après m’être fait chauffer un peu au soleil, je rentre avec Bernard et décide de partager avec vous cet enchaînement de purs bonheurs. Il dort même assez longtemps pour que je rédige ET publie mon billet. J’ai dit que je suis gâtée aujourd’hui? 🙂
Bien entendu, chaque jour n’est pas si parfait. Les pleurs, les crises, le manque de sommeil et Bernard qui refuse toujours le lait maternisé me poussent parfois à bout, et Chéri aussi. Mais ce sont ces petits bonheurs qui agissent comme un baume et font dire à tous les parents du monde que leur rejeton est le plus beau, le plus fin, le plus intelligent, le plus touchant bébé du monde.
C’est tout. Pis toutte.
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