L’art de vivre

Profiter de chaque instant et vivre pleinement n’est ni un défi ni un but. C’est une manière d’être guidée par le respect, la compassion, l’empathie et la gratitude.

La nature nous l’enseigne. Les enfants nous en rappellent toute l’importance. Si chacun peut l’apprendre, tous grandiront.

📕 Tiré de La Corne de brume (p. 66) par Louis Caron.

Pour en savoir plus au sujet de cette œuvre monumentale de la littérature québécoise:
💬 Article de Adrien Thério, « La corne de brume de Louis Caron ou l’art du roman historique » dans Lettres québécoises (PDF), 1983
💬 Fiche technique de lecture recommandée au secondaire sur le site du Ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec permettant de « prendre conscience de l’histoire des peuples ».

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📷 Photo par Johannes Plenio via Unsplash

Sa mère

Les moments où on réalise qu’on est comme sa mère. Il y a la génétique, comme la longueur des jambes ou la petitesse des mains (qui vient du côté paternel dans mon cas mais bon…), la physionomie générale. Mais ça va plus loin. La manière d’accoucher? Je n’ai fait aucune recherche et je ne prétends absolument pas à la généralisation de mon histoire (un autre billet que je n’ai pas encore écrit, où je raconterai qu’il m’est arrivé pratiquement la même chose que ma mère: la grossesse parfaite a fini en césarienne), mais c’est quand même marrant, non?!

Et puis il y a tout le reste. L’attitude, face à la vie et l’adversité, face à la maternité surtout. Les réflexes. Les perceptions. La réactivité. La sensibilité. Faut pas se le cacher, la mère est l’agent de socialisation numéro uno pour la plupart des gens dans la majorité des sociétés. Pourtant, dans la littérature et dans l’univers de la grossesse féerique destinée à la future maman qui flatte sa bedaine en buvant une tisane au pays des pouliches, on répète comme un mantra lobotomisant que « c’est normal de ne pas vouloir répéter les erreurs de sa mère et de vouloir faire mieux qu’elle ». Qu’on l’écrive dans des Larousse et qu’on le dise publiquement dans des cours prénataux m’horripile.

Minute, papillon! Avec tous les mauvais plis que nous avons pris et reproduits au fil de temps, nos petits défauts de fabrication et notre identité unique, si nous sommes les enfants de nos parents et voués à subir une socialisation fulgurante, nous sommes d’abord et avant tout dotés d’intelligence et capables de nuance.

Chaque rencontre avec de tels propos, j’ai la nausée. C’est physique. Je deviens presque mauvaise. De deux choses l’une.

J’imagine qu’il y a des situations, « des cas », où sa mère à fait des erreurs flagrantes. J’ose toutefois espérer qu’il s’agisse d’exceptions; les statistiques me donnent raison. Abus, abandon, violence, rock’n’roll et pauvreté et j’en passe : ces histoires ne sont pas « normales » en ce sens qu’elles ne sont ni la norme, ni souhaitables, ni n’est-il souhaitable qu’elles deviennent la norme. Dès l’or, comment peut-on dire qu’il est « normal » de vouloir faire mieux que sa mère?!

À l’autre bout du spectre, comment une femme élevée dans une situation familiale pas-parfaite-mais-pas-infernale peut-elle proférer de telles absurdités, aussi mesquines que rancunières, inévitablement blessantes, à l’égard de sa mère? Ça me dépasse. C’est admettre qu’on est un échec que de dire que ça de sa mère non?

Quant à moi, c’est tout l’inverse. If I can be half the mother my mom was (and is!) to me and my siblings, I’ll be the proudest. Je n’idéalise pas ma mère; elle n’est pas parfaite. Je relativise : elle a toujours fait de son mieux avec la main que la vie lui a donnée et en assumant ses choix. Être mère, c’est exercer le boulot le plus exigent du monde. Ma mère a fait des sacrifices. Elle a espéré qu’on réussisse là où elle estime avoir échoué, elle a rêvé que nous réalisions nos rêves et à porté nos rêves à bout de bras. Elle m’a enseigné une valeur fondamentale: me respecter et m’aimer moi-même, d’abord et avant tout, pour pouvoir prendre ma place de manière positive et contribuer au monde à la hauteur de mes capacités et de mes aspirations.

Je trouve qu’elle a réussi : je suis un assez bon produit. 😉 Ma mère est du même avis, puisque aujourd’hui, elle est fière de ses enfants. Je le sais parce qu’elle nous le dit.

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Et la semaine passée, toute ma petite famille est allée chez mon frère cadet, rencontrer le plus jeune membre de sa famille : Filleul, 1 semaine. Chéri et moi avons apporté le souper (notre fameuse sauce à spaghetti à la saucisse italienne et de tous aussi célèbres muffins aux bananes, canneberges et chocolat pour la famille (mais surtout pour ma belle-sœur, la nouvelle maman). Ma mère était passée la même journée voir son petit-fils tout neuf; elle a apporté des muffins aux dattes et bananes…

Je ne veux pas être meilleure que ma mère. Je ne veux pas non plus devenir ma mère. Je suis qui je suis, et je suis fière d’où je viens.

Je suis fière d’être la fille de ma mère. Elle le sait parce que je lui dis, mais on ne dit jamais assez ces choses, comme on ne dit jamais assez je t’aime.

Ce qui me rend le plus fière, et ce qui m’impressionne et m’inspire le plus, c’est que malgré toutes les chicanes, les portes claquées, les angoisses nocturnes pendant que sa fille est dans les bars ou Dieu-sait-où, malgré la distance pendant les études universitaires, les divergences idéologiques, ma mère est aujourd’hui une de mes plus grandes amies. Malgré toute cela, ou peut-être grâce à toutes ces épreuves que nous avons surmontées. Dans un cas ou dans l’autre, ma mère a toujours été là pour moi. Sa résilience, Sa patience et son amour ont contribué à faire de moi la femme que je suis.

Bonne fête des mères, Mom. Je t’aime. Et merci.

De femmes et de fleurs – la suite

Hier, je vous parlais de femmes et de fleurs, d’une chanson de Fernand Gignac et d’une citation de Michael Crichton. Si vous avec manqué le billet, il vous prendra très peu de temps pour aller le lire. Somme toute: les femmes aiment se faire offrir des fleurs parce qu’il s’agit d’une marque de respect de l’homme à l’endroit de la femme qui se fout pas mal des fleurs au final et apprécie le geste. De manière générale, je pense qu’il ne faut jamais attendre une occasion spéciale pour signifier son respect, son admiration, son amitié, son amour, son appréciation d’autrui; j’applique cela à la famille, aux amis, aux collègues, aux connaissances, aux nouvelles rencontres… Share the love, comme on dit en bon français. Et what goes around comes around. Tsé. Pis toutte.

Ça fait que je disais aux messieurs hier de ne pas attendre d’occasion pour signifier toute l’ardeur de leurs émotions à leur tendre moitié. Imaginez-vous donc que mon mari chéri est rentré à la maison avec un joli bouquet de trois roses et deux bouteilles de vin (une pour accompagner le souper d’hier et la seconde en prévision de ma soirée de veuve du travail de ce soir). À la fois un peu kétaine, très touchant, absolument inattendu. Vraiment. Lire la suite

De femmes et de fleurs

Si vous venez souvent ici, vous commencez à connaître mon amour de la musique ainsi que sa force d’inspiration et d’attraction sur moi. Quand une piste joue qui me touche, d’un artiste que j’admire, je suis comme hypnotisée. Dans un billet précédent, je vous ai parlé de la splendide compilation réalisée par Radio-Canada pour souligner ses 75 ans. Une autre de ses chansons me trotte beaucoup dans la tête ces temps-ci: « Donnez-moi des roses » de Fernand Gignac. Son texte d’une ironique tristesse et sa musique d’une douce mélancolie m’ont toujours fascinée. Lire la suite