Tout un tabac

J’ai récemment célébré mon anniversaire. Cet écueil m’a fait penser à toi et à l’anniversaire de notre relation. De fil en aiguille, j’ai beaucoup réfléchi. Je t’écris cette lettre parce que c’est le meilleur moyen que j’ai trouvé pour te dire ce que j’ai à te dire. C’est très important. Tu t’assieds?

Nous sommes ensemble depuis 20 ans déjà, t’en étais-tu rendu compte? Depuis deux décennies, tu es à mes côtés pour partager mes joies et m’épauler dans les épreuves. C’est plus de la moitié de ma vie! Tu m’as accompagnée dans toutes mes plus grandes décisions et aventures: quitter ma Montréal natale pour réaliser mes études universitaires à Sherbrooke et m’installer dans mon premier appartement, voyager au bout de monde, faire le saut en politique puis prendre la décision d’en sortir, acheter ma première maison, accueillir mes deux magnifiques garçons dans ce monde, le PetitRenard puis le BébéTigre, et alouette! Tu m’as soutenue à travers les ruptures et les séparations, les décès, les blessures et les remises en question, et j’en passe. Lire la suite

Sa mère

Les moments où on réalise qu’on est comme sa mère. Il y a la génétique, comme la longueur des jambes ou la petitesse des mains (qui vient du côté paternel dans mon cas mais bon…), la physionomie générale. Mais ça va plus loin. La manière d’accoucher? Je n’ai fait aucune recherche et je ne prétends absolument pas à la généralisation de mon histoire (un autre billet que je n’ai pas encore écrit, où je raconterai qu’il m’est arrivé pratiquement la même chose que ma mère: la grossesse parfaite a fini en césarienne), mais c’est quand même marrant, non?!

Et puis il y a tout le reste. L’attitude, face à la vie et l’adversité, face à la maternité surtout. Les réflexes. Les perceptions. La réactivité. La sensibilité. Faut pas se le cacher, la mère est l’agent de socialisation numéro uno pour la plupart des gens dans la majorité des sociétés. Pourtant, dans la littérature et dans l’univers de la grossesse féerique destinée à la future maman qui flatte sa bedaine en buvant une tisane au pays des pouliches, on répète comme un mantra lobotomisant que « c’est normal de ne pas vouloir répéter les erreurs de sa mère et de vouloir faire mieux qu’elle ». Qu’on l’écrive dans des Larousse et qu’on le dise publiquement dans des cours prénataux m’horripile.

Minute, papillon! Avec tous les mauvais plis que nous avons pris et reproduits au fil de temps, nos petits défauts de fabrication et notre identité unique, si nous sommes les enfants de nos parents et voués à subir une socialisation fulgurante, nous sommes d’abord et avant tout dotés d’intelligence et capables de nuance.

Chaque rencontre avec de tels propos, j’ai la nausée. C’est physique. Je deviens presque mauvaise. De deux choses l’une.

J’imagine qu’il y a des situations, « des cas », où sa mère à fait des erreurs flagrantes. J’ose toutefois espérer qu’il s’agisse d’exceptions; les statistiques me donnent raison. Abus, abandon, violence, rock’n’roll et pauvreté et j’en passe : ces histoires ne sont pas « normales » en ce sens qu’elles ne sont ni la norme, ni souhaitables, ni n’est-il souhaitable qu’elles deviennent la norme. Dès l’or, comment peut-on dire qu’il est « normal » de vouloir faire mieux que sa mère?!

À l’autre bout du spectre, comment une femme élevée dans une situation familiale pas-parfaite-mais-pas-infernale peut-elle proférer de telles absurdités, aussi mesquines que rancunières, inévitablement blessantes, à l’égard de sa mère? Ça me dépasse. C’est admettre qu’on est un échec que de dire que ça de sa mère non?

Quant à moi, c’est tout l’inverse. If I can be half the mother my mom was (and is!) to me and my siblings, I’ll be the proudest. Je n’idéalise pas ma mère; elle n’est pas parfaite. Je relativise : elle a toujours fait de son mieux avec la main que la vie lui a donnée et en assumant ses choix. Être mère, c’est exercer le boulot le plus exigent du monde. Ma mère a fait des sacrifices. Elle a espéré qu’on réussisse là où elle estime avoir échoué, elle a rêvé que nous réalisions nos rêves et à porté nos rêves à bout de bras. Elle m’a enseigné une valeur fondamentale: me respecter et m’aimer moi-même, d’abord et avant tout, pour pouvoir prendre ma place de manière positive et contribuer au monde à la hauteur de mes capacités et de mes aspirations.

Je trouve qu’elle a réussi : je suis un assez bon produit. 😉 Ma mère est du même avis, puisque aujourd’hui, elle est fière de ses enfants. Je le sais parce qu’elle nous le dit.

*  *  *  *  *

Et la semaine passée, toute ma petite famille est allée chez mon frère cadet, rencontrer le plus jeune membre de sa famille : Filleul, 1 semaine. Chéri et moi avons apporté le souper (notre fameuse sauce à spaghetti à la saucisse italienne et de tous aussi célèbres muffins aux bananes, canneberges et chocolat pour la famille (mais surtout pour ma belle-sœur, la nouvelle maman). Ma mère était passée la même journée voir son petit-fils tout neuf; elle a apporté des muffins aux dattes et bananes…

Je ne veux pas être meilleure que ma mère. Je ne veux pas non plus devenir ma mère. Je suis qui je suis, et je suis fière d’où je viens.

Je suis fière d’être la fille de ma mère. Elle le sait parce que je lui dis, mais on ne dit jamais assez ces choses, comme on ne dit jamais assez je t’aime.

Ce qui me rend le plus fière, et ce qui m’impressionne et m’inspire le plus, c’est que malgré toutes les chicanes, les portes claquées, les angoisses nocturnes pendant que sa fille est dans les bars ou Dieu-sait-où, malgré la distance pendant les études universitaires, les divergences idéologiques, ma mère est aujourd’hui une de mes plus grandes amies. Malgré toute cela, ou peut-être grâce à toutes ces épreuves que nous avons surmontées. Dans un cas ou dans l’autre, ma mère a toujours été là pour moi. Sa résilience, Sa patience et son amour ont contribué à faire de moi la femme que je suis.

Bonne fête des mères, Mom. Je t’aime. Et merci.

En rafale!

Ouf! Ça fait plus d’un mois que je suis passée ici. Toutes mes excuses, chers lecteurs, chères lectrices. Il s’en est passé des choses en un mois: je n’allaite plus du tout, Bernard boit au biberon comme un champion, il mange avec appétit et énergie, on commence la viande aujourd’hui même (!); toute la famille, nous revenons d’un voyage de deux semaines à Londres où nous avons visité des amis; Bernard a deux petites dents; il rampe vigoureusement; il pointe et dit da-da pour les chats, ba-ba pour maman ou papa; il est passé à deux siestes par jour et a recommencé à faire ses nuits après avoir percé ses premières dents; Pauline Marois a gagné une élection mais est toujours en élections, j’y étais d’ailleurs au Métropolis le 4 septembre dernier.

À part ça… la vie suit son cours. Nous n’avons toujours pas de place en garderie pour Bernard; je recommence à travailler en février. Ça sent la garderie en milieu familial ou la garderie privée. J’ai confiance que Pauline Marois va réparer le programme qu’elle a elle-même mis sur pied. Elle a promis des places pour tous ceux qui en feraient la demande d’ici 4 ans: dites, Mme Marois, ça se pourrait pas d’ici 6 mois? 😛 Évidemment que je sais que ce n’est pas possible. J’ai seulement très hâte que cette bonne-idée-qui-a-mal-tourné-sous-la-corruption-libérale-retrouve-le-lustre-de-son-ingéniosité-pragmatique. Voilà, c’est dit.

Retourner au travail. Ça m’angoisse tellement! Nonobstant le fait que le Parti Québécois, mon employeur, est politiquement encore en élections, le fait de penser à ne plus m’occuper de mon petit renard toute la journée me fait paniquer. Le Régime québécois d’assurance parentale: une autre idée brillante du Parti Québécois! 🙂 Sans blague, quand mon fils a eu 6 semaines, ma grand-mère m’a dit: « Dans mon temps, c’est maintenant qu’on retournait au travail, quand on était assez chanceuses pour que notre employeur ne nous congédie pas à mi-grossesse. » Quand il a eu 3 mois, ma mère m’a dit: « C’est quand tu as eu cet âge-là que j’ai décidé que je restais à la maison parce que ça me faisait trop mal au coeur de retourner au travail. Dans mon temps, c’était comme ça. »

Cela confirme ma vision du féminisme: nos grands-mères et nos mères se sont battues pour que nous ayons le choix de faire ce que bon nous semble. Par pour être les égales absolues des hommes, ce qui est à mon avis physiquement et socialement impossible, mais pour être traitées équitablement en fonction des choix que nous pouvons faire également aux hommes. Rester à la maison ou travailler; faire des études universitaires ou non; devenir première ministre et aspirer à faire du Québec un pays ou pratiquer un métier traditionnellement féminin. Quant à moi, j’ai fait des études universitaires, je travaille en communication politique, je profite d’un congé de maternité de 52 semaines, je dispose de modèles féminins solides et inspirants, j’ai 30 ans et la conviction profonde que je peux réaliser tout ce que je veux dans la vie, abstraction faite de mon sexe. Bref, tout ça pour dire que je remercie toutes les femmes qui se sont battues et qui se battent pour faire éclater les plafonds de verre, les préjugés et les idées reçues.

Ça tire dans toutes les directions, ce billet-là! Voyons voir… on y trouve les thèmes de tous les billets que je veux écrire dans les prochaines semaines.

Attachez votre tuque: I’m back! (Et l’hiver approche… héhé.)

C’est le temps des… vacances?!

En ce splendide dimanche matin, nos premières vacances en familles sont officiellement commencées En direct de La Tuque, en route vers Péribonka, je pense à vous. Avant de quitter pour une semaine, je vous laisse sur un éditorial enflammé! Lire la suite

Les médias sociaux lors de la prochaine campagne électorale: mon point de vue

Si vous ne le saviez pas, vous le découvrez ici: avant d’être en congé de maternité, je passais le plus clair de mon temps sur Internet, puisque mon emploi à temps plus-que-plein était webmestre et animatrice de communautés virtuelles du Parti Québécois. Dans un premier temps, j’avais la responsabilité de mettre à jour le site Internet et le blogue du Parti Québécois; cette charge de travail a rapidement été doublée de la responsabilité des sites Internet des députés et des instances (mise en ligne, formations, soutien technique, etc.). Dans un second temps, j’avais la responsabilité de mettre à jour et d’animer les comptes Facebook, Twitter, YouTube et Flickr du Parti Québécois, en plus d’offrir conseil et formation aux députés, au personnel politique et aux membres des instances. J’ai également eu le plaisir et le privilège d’être co-conceptrice de L’Atelier, la communauté d’action politique du Parti Québécois. En plus, je fais de la formation en entreprise et avec des OSBL sur l’utilisation efficace des médias sociaux et surtout sur l’intégration des communications dites traditionnelles et en ligne (la communication intégrée). Bon. Ça fait que je connais bien les zinternets, la politique, et les interactions que ces deux univers peuvent entretenir.

Je suis en congé de maternité, et pas peu heureuse d’avoir réussi à décrocher. N’empêche que ce qui se passe sur Twitter, surtout, me fascine et me garde au courant de la vie politique et des potins du Web 2.0. On sort la fille de la politique, mais pas la politique de la fille… 😛 Même en congé, je reste une observatrice avide de nouvelles découvertes et une politologue curieuse. Lire la suite