Un journal

Ça fait un moment que j’y pense : trouver une manière de mieux, et plus, utiliser mon blogue. On dirait que j’ai beaucoup d’idées de billets, mais que je ne réussis pas à prendre le temps de les écrire. Quoi de mieux qu’un journal, un carnet, littéralement, pour réorienter l’exercice? En plein dans le mile. Paf.

Les mots ont toujours occupé une grande place dans ma vie. Ma mère me raconte encore que, toute petite, quand j’entendais un nouveau mot pour lequel je ne demandais pas toujours d’explication, je l’utilisais parfaitement en contexte, souvent des semaines plus tard. Au primaire, les exercices de lecture, de calligraphie et de vocabulaire étaient des grands moments de fierté où j’excellais — et où je m’amusais comme une petite folle, devant mon cahier, avec les lettres formées et les réponses données! En deuxième année de primaire, j’avais complété toutes les fiches de lecture à Noël : je gagnais le droit de lire un livre de mon choix pendant que mes camarades de classe faisaient leurs exercices.

À 15 ans, j’ai lu L’Herbe bleue, qui m’a profondément marquée et a fait naître en moi le besoin d’écrire. Comme toutes les adolescentes, j’écrivais des poèmes; certains sont très respectables d’ailleurs! J’étais hypnotisée par Émile NelliganAnne Hébert et Félix Leclerc. Leurs vers me fascinaient, leur prose me touchait, la danse de leurs mots m’éblouissait — encore aujourd’hui, un sentiment de révérence m’envahit à la seule mention de leurs noms. J’écoutais Octobre en boucle, je me laissais porter par les histoires abracadabrantes de Jean Leloup, je vibrais à la découverte du destin de Hyacinthe Bellerose. Je découvrais le monde à travers les yeux d’une fourmi. Chaque nouveau mot me faisait grandir, chaque nouvelle image m’ouvrait les yeux un peu plus grands. Chaque nouvelle expérience m’offrait une perspective de plus sur la vie.

Adolescente tourmentée, mais pas trop, déterminée à me mettre au défi, j’avais envie de vivre l’écriture. J’ai donc commencé à tenir religieusement un journal intime. Il y a d’abord eu « le livre noir » (un duo-tang dans lequel j’empilais les feuilles mobiles noircies de récits adolescents et de dessins médiocres pendant mes cours au collège), puis le « livre rouge », puis un cahier je crois, puis une pause de quelques années sans doute, et bien plus tard, à l’université, sur mon premier ordinateur portable, les « carnets numériques »…

Bref, la démarche de consigner des sentiments, des anecdotes, des leçons de vie, des frustrations et des petits bonheurs a toujours fait partie de mon quotidien. J’en suis venue à la conclusion que cela me manquait beaucoup et que j’avais envie de reprendre ce bel exercice sans tomber dans le journal intime, je vous assure. Je n’ai pas l’humour des auteurs de Le journal qui s’appelle Le Journal, je me garderai donc une petite gêne. Dans le style qui est le mien, à la croisée de la tranche de vie et de l’éditorial, avec une petite dose d’ironie et deux pelletées d’émotion… c’est (re)parti!

Par conséquent, à la page « À propos » et en sous-titre de blogue, une petite mise à jour s’imposait. D’abord, je n’ai plus de chats. 😦 Ensuite, le bacon, c’était drôle au début, mais finalement je n’en parle pas tant…  😉  « Une jeune maman, du café, du bacon et des chats » fait place à « Une jeune maman, du café, un journal ». En description, ceci :

Du bacon et des chats, c’est juste pour gagner des clics; tout le monde sait que tout ce qui parle de bacon et de chats sur les zinternets a un succès instantané. N’est-ce pas les ninjas? J’aurais pu mentionner Chuck Norris, mais comme premier contact, ça aurait manqué de subtilité, un peu, non? Par ailleurs, je vous parlerai de bouffe et de mes chats probablement plus souvent que de Chuck Norris. Quoique… la réunion d’équipe au bureau débutant officiellement par un fait au sujet de Chuck Norris va vraiment me manquer pendant mon congé de maternité.

fait place à cela :

Un journal. Parce que j’aime lire le journal, en papier, et que j’adore pratiquer cette activité rétro en dégustant mon café. J’aime son odeur, sa texture, le son unique de la page qu’on replie sur elle-même, les usages infinis qu’on peut en faire une fois la lecture terminée. Un journal, c’est le rapport de moments importants dans nos vies, le récit évolutif de notre société, une image de ce que nous sommes et de ce que nous pensons, un outil essentiel aux débats, à quoi s’ajoute une collection de brèves aussi insolites que déterminantes. Voilà la vocation que je souhaite dorénavant donner à ce blogue. Un journal, parfois intime, toujours authentique; un assortiment de tranches de vie, généreusement arrosé d’amour, que j’espère vous pourrez apprécier.

Fin. Ou renouveau. Pis toutte.

3 réflexions sur “Un journal

    • Sérieux… certain! J’étais adolescente, je découvrais la vie, j’étais révoltée, je voulais rêver. Ça semble te surprendre… ? Beaucoup d’adolescents font ça, tu sais; ça n’a rien d’extraodrinaire. Je connais même beaucoup de garçons qui écrivaient des poèmes intelligibles, au collège.

  1. Ping : C’est tellement difficile | Toutte. Pis toutte.

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