Comme je vous l’ai déjà dit, je célébrais mon anniversaire il y a près d’un mois. (Promis, c’est la dernière fois que j’y fais référence cette année!) Dans les circonstances, le rite n’a pas été trop difficile. La quantité impressionnante de messages reçus et la décharge d’amour qu’ils contenaient m’ont aidée à me frayer un passage à travers cette 36e édition. Les nombreux appels téléphoniques m’ont particulièrement touchée; que voulez-vous, je suis old school à l’os. Je n’ai pas encore pris le temps ni eu la force de tous les retourner, mais ce sera sans conteste fait sous peu. Parce qu’il n’y a rien de plus important que les humains qui nous entourent, et a fortiori ceux qu’on aime: on nous le répète depuis la plus tendre enfance; je le dis moi-même sans cesse et même à mes enfants; je n’avais toutefois pas saisi toute l’ampleur et la profondeur de ce dicton auparavant. Lire la suite
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Tout un tabac
J’ai récemment célébré mon anniversaire. Cet écueil m’a fait penser à toi et à l’anniversaire de notre relation. De fil en aiguille, j’ai beaucoup réfléchi. Je t’écris cette lettre parce que c’est le meilleur moyen que j’ai trouvé pour te dire ce que j’ai à te dire. C’est très important. Tu t’assieds?
Nous sommes ensemble depuis 20 ans déjà, t’en étais-tu rendu compte? Depuis deux décennies, tu es à mes côtés pour partager mes joies et m’épauler dans les épreuves. C’est plus de la moitié de ma vie! Tu m’as accompagnée dans toutes mes plus grandes décisions et aventures: quitter ma Montréal natale pour réaliser mes études universitaires à Sherbrooke et m’installer dans mon premier appartement, voyager au bout de monde, faire le saut en politique puis prendre la décision d’en sortir, acheter ma première maison, accueillir mes deux magnifiques garçons dans ce monde, le PetitRenard puis le BébéTigre, et alouette! Tu m’as soutenue à travers les ruptures et les séparations, les décès, les blessures et les remises en question, et j’en passe. Lire la suite
L’épuisement professionnel, ou se sentir cassée en mille morceaux
À compter de demain, je n’aurai plus de cellulaire, plus du tout. On pourra me joindre par tous les autres moyens technologiques de l’heure, incluant le téléphone fixe à la maison. Exit les textos et les réponses instantanées!
De deux choses l’une : oui, j’ai encore un téléphone fixe à la maison. Ensuite, la réponse à la question qui vous chicote : je n’ai pas changé de travail. Je suis en arrêt de travail pour épuisement professionnel. Ma tâche principale et essentielle en ce moment est de prendre soin de moi.
Ah! Ça fait du bien de le dire! Ça fait déjà un mois que je suis à la maison, et l’horizon de mon retour au travail n’est en ce moment qu’un vague concept. Je rends donc l’appareil associé à la fonction, le temps de recharger mes propres batteries et de recoller les morceaux de mon petit coeur et de mon esprit. Il y a trois semaines, je n’aurais jamais pu envisager d’écrire, encore moins de publier, ceci. Une chose est constance chez moi toutefois : je continue de m’assumer. J’ai encore honte de m’être rendue si bas, de n’avoir pas pu prévenir cela, mais je n’ai pas honte de dire que ça m’est arrivé.
Je préfère de loin l’expression « épuisement professionnel » en français à son équivalent anglais « burnout »; je trouve que ça rend davantage justice à la réalité du phénomène. Le très inadéquat diagnostic de « trouble d’adaptation » reconnu médicalement par l’Organisation mondiale de la santé donne l’impression que la victime est la seule responsable de son sort alors qu’il est admis que les causes environnementales sont aussi au coeur des causes de ce grand mal du 21e siècle.
Je suis extrêmement chanceuse d’être aussi bien entourée. D’être relativement bien connectée sur mes émotions. D’avoir appris à poser mes limites, même si cette fois-ci je les ai clairement dépassées. Parce que grâce à tout ça, j’ai peut-être frôlé la dépression, mais j’ai su voir tous les drapeaux rouges levés sur mon chemin pour éviter de me confronter à cet ardu dessein.
Il y a des journées horribles, où je reste roulée en boule dans le fond de mon lit. Il y a des meilleures journées, où je réussis à prendre plaisir à cuisiner, à marcher, à m’occuper de mes enfants toute seule. Entre les deux, il y a le difficile laisser-aller, la culpabilité de me sentir un fardeau pour mon mari et mes proches, le défi de paraître tenir le coup pour mes enfants. Au quotidien, il y a la confiance minée, la compétence remise en doute, l’incapacité à envisager l’avenir et même à profiter de ce premier véritable temps d’arrêt depuis mon entrée sur le marché du travail voilà 20 ans ; il y a aussi la peur de l’inconnu, la peur d’être jugée, les convictions profondes ébranlées, la connaissance de soi questionnée.
Il n’y a pas de place pour la pitié ici. La compassion, l’empathie et le respect sont les sentiments que je cherche à nourrir moi-même et envers moi-même. Si je suis encore prise dans le tourbillon de la situation et que je me sens encore dépassée, je ne peux qu’avoir confiance qu’il s’agisse d’une bénédiction déguisée. Si je ne vois pas de lumière au bout du tunnel, je sais que cette noirceur ne sera pas éternelle. En fait, très honnêtement, je suis brisée – les jambes sciées, le coeur émietté, l’esprit explosé. J’ai besoin de temps pour me réparer et recoller tous mes morceaux, pour me retrouver. Je vais commencer par laisser tomber toute cette poussière d’éclats de moi, puis m’y retrouver. Et me relever. Le reste viendra en temps et lieu.
Je vous laisse avec une lecture fort éclairante au sujet de l’épuisement professionnel et cette définition élaborée en 1985, par Freudenberger et North :
« [L’épuisement professionnel] est un affaiblissement et une usure de l’énergie vitale provoqués par des exigences excessives qu’on s’impose ou qui sont imposées de l’extérieur: famille, travail, amis, relation amoureuse, système de valeurs ou société, qui minent nos forces, nos mécanismes de défense et nos ressources. C’est un état émotif qui s’accompagne d’une surcharge de stress et en vient à influencer notre motivation, nos attitudes et notre comportement. »
Selon l’Association canadienne pour la santé mentale, plus de 25 % des travailleurs québécois subissent un haut niveau de stress chaque jour. Qui plus est, 40 % des réclamations pour incapacité au travail sont liées à un problème de santé mentale (source). Enfin, j’ai été surprise de découvrir la quantité de textes sur le sujet, au hasard de recherches, sur le Huffington Post. Ça vaut le détour.
Peace out. Pis toutte.
(Source de l’image: Technologia.fr)
Quand serre le cancer
Hier soir, comme tous les soirs, comme la routine du dodo, avachie dans mon lit, je déroule Facebook pour conclure la journée. Quelles actualités m’étaient passées sous le nez? Quelles nouvelles de potes ou de connaissances éloignées étaient susceptibles de me faire réagir? On ne s’attend à rien, on fait le tour par habitude, par réflexe, avec apathie presque. Puis ça fesse: il est mort. Je suis bouleversée.
Pourtant, je n’étais même pas vraiment proche de lui. Je côtoie bien encore quelques-uns des gars du groupe, mais sans plus, vraiment. Je ne savais même pas qu’il luttait contre le cancer.
Pourtant, ce matin encore, je ne retiens pas mes larmes. Pis encore, je suis incontrôlable. Mon PetitRenard me demandait pourquoi je pleure. « Parce qu’un ami de maman est parti dans les étoiles. » Salut.
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Omerta à propos d’une grossesse : la durée
Au cours d’une grossesse, il y a des moments d’une magie indicible : apprendre la nouvelle, entendre son coeur pour la première fois, le voir bouger et peut-être même avaler lors des échographies, le sentir bouger pour la première fois (et les dix premières fois, mettons), chercher un nom, préparer la chambre. Prendre son enfant dans ses bras pour la toute première fois.
Dans les livres, malgré quelques avertissements, on nous présente la grossesse comme une période féérique au cours de laquelle la femme se flatte la bédaine sous des arc-en-ciels de licornes qui dansent. FAUX. Il existe plusieurs secrets bien gardés au sujet de la grossesse. Une omerta épaisse entoure ce passage vers la famille! Les désagréments peuvent être nombreux, inattendus et violents. Si je n’ai pas « aimé » être enceinte, c’est en grande partie en raison de mon ignorance de plusieurs faits brutaux que j’ai eu le déplaisir de découvrir en cours de route. En tête de liste : la durée de la grossesse. Lire la suite